L'appropriation
inventive et critique
Conférence
La Colonie, Paris
21 octobre 2016
La conférence sur Ludovic Chemarin© est donnée par Stéphane Léger.
L’appropriation est un phénomène à double face : négatif, quand il est un moyen de s’accaparer des biens, des territoires ou de s’arroger des pouvoirs indument, mais, positif, quand il est un processus d’usage, d’emprunt, de recyclage qui réactualise, re-sémantise, redonne du temps à ce qui a été rejeté, suranné, oublié, en suspens. Inversement, tandis que l’appropriation privatisante peut être perçue comme sécurisante, l’appropriation régénératrice et réparatrice est aussi perçue comme parasitage, désordre, anarchie.
Dans le régime de la propriété privée, des lois protègent le premier mode privé de l’appropriation, tandis que l’autre, relégué à la lisière du droit, est souvent considéré comme relevant de l’usurpation et de illégalité. C’est pourtant sur ce dernier versant de l’appropriation convoquant l’intelligence collective que naissent des propositions de vie sociale fines et complexes, et que s’expérimentent les relations aux territoires les plus constructives. En témoignent déjà de nombreuses expériences et des expositions, telles que Alterachitectures, Rearchitectures, Eco urbanisme, Suspended Spaces, ont présentées.
Entre résistance, indignations et désobéissance, les manifestations et occupations temporaires de places (Occupy Wall Street, Indignados, Printemps arabes…), l’installation de Zones à défendre (ZAD), les squats (de subsistance), les campements de SDF ou les « occupations potagères » (jardin d’utopie) sont d’autres formes d’appropriations temporaires qui doivent être examinées.
Qui sont les acteurs de ces appropriations ? Quelles sont ses formes spatiales ? Quels sont les territoires concernés ? À quelles échelles spatiales opèrent-elles ? A quelle échelle temporelle, de l’infra-quotidien à l’événementiel ? Pour quelle durée ? Quels sont les liens entre ces appropriations et les réseaux sociaux ?
Comment ces pratiques entrent-elles en dialogue avec d’autres mouvements tels que les Fab labs ou Hackerspace, le retour du Do it Yourself, du faire et des Makers (Anderson, Lallemand), mais aussi l’économie de la contribution et du partage, les communs (Laval, Dardot) ou les « en-commun » ? Comment analyser ces nouveaux modes d’appropriation ? Les concepts de « territoires », de « moments » (Lefebvre), « situations » (Debord) de « scènes » (Straw) sont-ils pertinents pour saisir ces processus multi-scalaires et fractals. Quels collectifs ? Quels métissages ? Quels impacts sur « l’espace public » (Habermas) et les espaces publics de la ville ?
Invitation :
Gaëtane Lamarche-Vadel
Conférence
La Colonie, Paris
21 octobre 2016
La conférence sur Ludovic Chemarin© est donnée par Stéphane Léger.
L’appropriation est un phénomène à double face : négatif, quand il est un moyen de s’accaparer des biens, des territoires ou de s’arroger des pouvoirs indument, mais, positif, quand il est un processus d’usage, d’emprunt, de recyclage qui réactualise, re-sémantise, redonne du temps à ce qui a été rejeté, suranné, oublié, en suspens. Inversement, tandis que l’appropriation privatisante peut être perçue comme sécurisante, l’appropriation régénératrice et réparatrice est aussi perçue comme parasitage, désordre, anarchie.
Dans le régime de la propriété privée, des lois protègent le premier mode privé de l’appropriation, tandis que l’autre, relégué à la lisière du droit, est souvent considéré comme relevant de l’usurpation et de illégalité. C’est pourtant sur ce dernier versant de l’appropriation convoquant l’intelligence collective que naissent des propositions de vie sociale fines et complexes, et que s’expérimentent les relations aux territoires les plus constructives. En témoignent déjà de nombreuses expériences et des expositions, telles que Alterachitectures, Rearchitectures, Eco urbanisme, Suspended Spaces, ont présentées.
Entre résistance, indignations et désobéissance, les manifestations et occupations temporaires de places (Occupy Wall Street, Indignados, Printemps arabes…), l’installation de Zones à défendre (ZAD), les squats (de subsistance), les campements de SDF ou les « occupations potagères » (jardin d’utopie) sont d’autres formes d’appropriations temporaires qui doivent être examinées.
Qui sont les acteurs de ces appropriations ? Quelles sont ses formes spatiales ? Quels sont les territoires concernés ? À quelles échelles spatiales opèrent-elles ? A quelle échelle temporelle, de l’infra-quotidien à l’événementiel ? Pour quelle durée ? Quels sont les liens entre ces appropriations et les réseaux sociaux ?
Comment ces pratiques entrent-elles en dialogue avec d’autres mouvements tels que les Fab labs ou Hackerspace, le retour du Do it Yourself, du faire et des Makers (Anderson, Lallemand), mais aussi l’économie de la contribution et du partage, les communs (Laval, Dardot) ou les « en-commun » ? Comment analyser ces nouveaux modes d’appropriation ? Les concepts de « territoires », de « moments » (Lefebvre), « situations » (Debord) de « scènes » (Straw) sont-ils pertinents pour saisir ces processus multi-scalaires et fractals. Quels collectifs ? Quels métissages ? Quels impacts sur « l’espace public » (Habermas) et les espaces publics de la ville ?
Invitation :
Gaëtane Lamarche-Vadel