Kentia
Septembre 2020
128 pages
16,5 x 24 cm
ISBN : 978-2-914291-90-3
Les éditions Incertain Sens,
19 euros
Septembre 2020
128 pages
16,5 x 24 cm
ISBN : 978-2-914291-90-3
Les éditions Incertain Sens,
19 euros
Entre livre d’artiste, essai et catalogue, cette publication explore la notion d’« installation » dans la stratégie d’appropriation développée par l’artiste devenu fictionnel Ludovic Chemarin©, au travers de la figure conceptuelle du palmier kentia.
Plante fétiche de Ludovic Chemarin©, le kentia – appartenant à la famille des palmiers – est un motif récurrent dans plusieurs de ses productions, un objet d’étude particulier et une affiliation directe avec deux artistes références : Marcel Broodthaers et Philippe Thomas.
Cet ouvrage largement illustré, à mi-chemin entre le livre d’artiste, l’essai et le catalogue, entend donc explorer cette réminiscence du kentia sur plusieurs registres : comme une espèce végétale, possédant ses propres caractéristiques ; comme un accessoire, utilisé dans l’aménagement mobilier ou dans les dispositifs d’exposition ; et comme un symbole, nourri par l’histoire de l’art et les œuvres qu’elle a générées. Le kentia devient alors un archétype ou un nouvel artifice dans le spectacle de l’art : une plante, d’apparence sans qualité, qui divertit et décore les salles d’exposition autant que les tableaux, les foires d’art autant que les installations, les salons des collectionneurs autant que les salles d’attente.
Avec des textes de : Textes de Pierre-Olivier Albano, Ludovic Chemarin©, Laurence Corbel, Émeline Jaret, Nathalie Leleu.
Sommaire
Note de l’éditeur
Les kentias et les marges invisibles de l’institution
Chapitre 1 / Le kentia comme espèce végétale
Pierre-Olivier Albano : Le kentia : origine, botanique et culture
Chapitre 2 / Le kentia dans l’histoire de l’art
Nathalie Leleu : Histoires d’un stipe
Chapitre 3 / Le kentia chez Marcel Broodthaers
Laurence Corbel : Planter le décor, ou comment ne pas faire du palmier une œuvre d’art
Chapitre 4 / Le kentia chez Philippe Thomas
Émeline Jaret : Le décor chez Philippe Thomas ou le « double jeu de la mise en scène
Chapitre 5 / Le kentia chez Ludovic Chemarin©
Damien Beguet & P. Nicolas Ledoux : Kentia, une plante sans qualité ?
Chronique :
Critique d’art
Actualité internationale de la littérature critique sur l’art contemporain
2020
Derrière le copyright Ludovic Chemarin officient Damien Beguet et P. Nicolas Ledoux depuis 2011. Ces deux derniers ont acheté le nom de Ludovic Chemarin (artiste qui mit fin à sa carrière en 2005) et « réactivent » depuis son œuvre sous différentes formes. Le livre Kentia : Ludovic Chemarin© est réalisé en partenariat avec le duo d’artistes, montrant par l’édition l’analyse que ceux-ci font des expositions institutionnelles (restituée dans la mise en scène du kentia). Il est complété par les approches de chercheurs invités pour l’occasion. Ainsi, la botanique, l’histoire de l’art et le kentia, comme sujet d’une production plastique, sont abordés de manière à produire une réflexion complète autour du palmier. Il s’agit de présenter le kentia comme véritable objet de recherche et d’aller au-delà de sa portée décorative. On doit ce livre aux éditions Incertain Sens qui ont la particularité de publier aussi bien des livres d’artistes que des ouvrages universitaires sur les éditions d’artistes. Un soin particulier est apporté à la mise en page : mélange typographique de bel effet (entre didones élégantes, sans empattements minimalistes), et jeux de couleurs appropriés. Chaque chapitre correspond à une couleur, celle-ci faisant vraisemblablement écho au chapitre consacré au kentia chez Marcel Broodthaers. Ce dernier décrit ses expositions-décors sous les vocables de « salle verte », « rose », « bleue », « blanche ». A l’identique les pages colorées jalonnent l’ouvrage : roses, vertes, bleues, entremêlées de pages blanches. Des pages jaunes se réfèrent, quant à elles, à l’exposition Tapis de sable (toujours avec kentia), du même Broodthaers. Ce choix n’est pas anodin, il est réalisé avec la collaboration de Damien Beguet et P. Nicolas Ledoux, puisque Marcel Broodthaers fait partie des références artistiques assumées de Ludovic Chemarin©. Ce livre s’adresse à différents publics, car il est en lui-même pluriel. Il est un livre d’artiste ; il agit également comme présentation de l’œuvre « au kentia » de Ludovic Chemarin© (chapitre 5) ; et il comporte plusieurs essais sur le palmier. Ainsi ouvre-t-il la voie à une recherche pluridisciplinaire sur la place du végétal-décor au sein d’environnement artistique et/ou non-artistique. Où s’arrête le décor et où commence l’art ?
Alexandrine Bonoron