Damien et
P. Nicolas
Exposition personnelle
Les tanneries, Amilly
1er février – 28 juin 2020
Commissariat Éric Degoutte
Au cours de son deuxième temps de passage aux Tanneries intitulé Damien et P. Nicolas – prénoms des deux porteurs du projet –, Ludovic Chemarin© investit les espaces du centre d’art qui ne sont pas d’exposition. Il y parsème de façon plus ou moins visible et palpable, recomposée ou non, les éléments de l’exposition Benoît, Christophe, Delphine, Gaël, Laura, Nathalie, Olivier qui habita la Grande Halle d’octobre à décembre 2019. Entre émergences et résurgences, tout se passe alors comme si les œuvres qui la composaient changeaient de statut, au contact de nouveaux espaces et contextes, pour devenir objets d’art, objets décoratifs ou tout simplement matières en attente de recyclage.
À travers la dissémination et la mise en récits de l’exposition Benoît, Christophe, Delphine, Gaël, Laura, Nathalie, Olivier et des œuvres qui la compos(ai)ent, Damien et P. Nicolas opère un jeu de redéploiement de l’identité créatrice qui renouvelle et régénère à la fois, et comme toujours dans les projets de Ludovic Chemarin©, la figure de l’artiste, de l’auteur, mais aussi celles de l’exposition et des œuvres.
Renouvellement et régénération de la figure de l’artiste, avant tout, en une confrontation – qui prend parfois la forme de l’association – avec celle de l’auteur. Qui sont Damien et P. Nicolas ? Les deux pères et figures tutélaires du projet Ludovic Chemarin©. Une forme de paternité qui évoque bien le lien social et familial, solidaire, qui traverse cette (id)entité artistique à la fois unique et plurielle qui se structure et se développe en cercles concentriques sous la forme de satellites dont Ludovic Chemarin© est l’orbite. La place des pères du projet comme celle des contributeurs est donc profondément mobile, faite de rapprochements et d’éloignements nécessaires, induits ou fortuits, qui laissent aussi la place au décalage et à la délégation du geste artistique. La question de cette délégation du geste est d’ailleurs posée de manière frontale dans ce deuxième temps d’intervention au cours duquel l’équipe des Tanneries s’en trouve grandement délégataire.
Ce renouvèlement et cette régénération de la figure de l’artiste s’accompagne d’un éclatement ludique et presque essentiel de la figure de « l’exposition ». Décomposée et recomposée à travers une nouvelle économie de formes – sensible aux enjeux du recyclage –, l’exposition Benoît, Christophe, Delphine, Gaël, Laura, Nathalie, Olivier se trouve désarticulée, désacralisée, débordée mais aussi prolongée et transfigurée dans les intentions et les interventions déléguées de Damien et P. Nicolas.
Cette dissémination de l’exposition et des œuvres avec elle dans des espaces qui ne sont pas d’exposition (accueil, escaliers, bureaux, cour extérieure, etc.) induit une dérive, un glissement dans le hors-champ et dans le hors-temps de l’exposition. Ce faisant, le visiteur est invité à une déambulation attentive dans les « coulisses » du centre d’art, insinuant un changement des usages de la visite et du temps d’exposition, non dénué d’une forme de burlesque. Le visiteur se retrouve, tel un inspecteur Clouseau, à la recherche des fragments du cadavre exquis que constituait l’exposition Benoît, Christophe, Delphine, Gaël, Laura, Nathalie, Olivier et que constitue aussi – en creux – l’orbite Ludovic Chemarin©.
À l’origine, à travers et au bout de ces différents processus, la désacralisation non-spectaculaire des œuvres en font des objets en devenir dont le statut questionne et reste à questionner, entre disparitions, réaffleurements et transformations.
La notion de « grand détournement » – déjà évoquée dans le premier temps d’exposition – trouve dans Damien et P. Nicolas une dimension protocolaire qui permet de développer tout en l’élaborant une autre manière d’appréhender la mise en exposition, la création et le statut des œuvres et la place de l’artiste et de son intention. Elle met ainsi en lumière une forme de polyphonie artistique qui trouve une continuité dans le corps social pluriel et séquencé qu’est Ludovic Chemarin© et en exergue l’espoir d’une inaliénabilité dans l’altérité.
(Texte issu du dossier de presse)
Une affiche Programme proposant un extrait de la biographie Total Recall est téléchargeable ici.
La liste des pièces visible est téléchargeable ici.
Les photographies sont d’Aurélien Molle, © Les Tanneries – Centre d’art contemporain, Amilly.
Exposition personnelle
Les tanneries, Amilly
1er février – 28 juin 2020
Commissariat Éric Degoutte
Au cours de son deuxième temps de passage aux Tanneries intitulé Damien et P. Nicolas – prénoms des deux porteurs du projet –, Ludovic Chemarin© investit les espaces du centre d’art qui ne sont pas d’exposition. Il y parsème de façon plus ou moins visible et palpable, recomposée ou non, les éléments de l’exposition Benoît, Christophe, Delphine, Gaël, Laura, Nathalie, Olivier qui habita la Grande Halle d’octobre à décembre 2019. Entre émergences et résurgences, tout se passe alors comme si les œuvres qui la composaient changeaient de statut, au contact de nouveaux espaces et contextes, pour devenir objets d’art, objets décoratifs ou tout simplement matières en attente de recyclage.
À travers la dissémination et la mise en récits de l’exposition Benoît, Christophe, Delphine, Gaël, Laura, Nathalie, Olivier et des œuvres qui la compos(ai)ent, Damien et P. Nicolas opère un jeu de redéploiement de l’identité créatrice qui renouvelle et régénère à la fois, et comme toujours dans les projets de Ludovic Chemarin©, la figure de l’artiste, de l’auteur, mais aussi celles de l’exposition et des œuvres.
Renouvellement et régénération de la figure de l’artiste, avant tout, en une confrontation – qui prend parfois la forme de l’association – avec celle de l’auteur. Qui sont Damien et P. Nicolas ? Les deux pères et figures tutélaires du projet Ludovic Chemarin©. Une forme de paternité qui évoque bien le lien social et familial, solidaire, qui traverse cette (id)entité artistique à la fois unique et plurielle qui se structure et se développe en cercles concentriques sous la forme de satellites dont Ludovic Chemarin© est l’orbite. La place des pères du projet comme celle des contributeurs est donc profondément mobile, faite de rapprochements et d’éloignements nécessaires, induits ou fortuits, qui laissent aussi la place au décalage et à la délégation du geste artistique. La question de cette délégation du geste est d’ailleurs posée de manière frontale dans ce deuxième temps d’intervention au cours duquel l’équipe des Tanneries s’en trouve grandement délégataire.
Ce renouvèlement et cette régénération de la figure de l’artiste s’accompagne d’un éclatement ludique et presque essentiel de la figure de « l’exposition ». Décomposée et recomposée à travers une nouvelle économie de formes – sensible aux enjeux du recyclage –, l’exposition Benoît, Christophe, Delphine, Gaël, Laura, Nathalie, Olivier se trouve désarticulée, désacralisée, débordée mais aussi prolongée et transfigurée dans les intentions et les interventions déléguées de Damien et P. Nicolas.
Cette dissémination de l’exposition et des œuvres avec elle dans des espaces qui ne sont pas d’exposition (accueil, escaliers, bureaux, cour extérieure, etc.) induit une dérive, un glissement dans le hors-champ et dans le hors-temps de l’exposition. Ce faisant, le visiteur est invité à une déambulation attentive dans les « coulisses » du centre d’art, insinuant un changement des usages de la visite et du temps d’exposition, non dénué d’une forme de burlesque. Le visiteur se retrouve, tel un inspecteur Clouseau, à la recherche des fragments du cadavre exquis que constituait l’exposition Benoît, Christophe, Delphine, Gaël, Laura, Nathalie, Olivier et que constitue aussi – en creux – l’orbite Ludovic Chemarin©.
À l’origine, à travers et au bout de ces différents processus, la désacralisation non-spectaculaire des œuvres en font des objets en devenir dont le statut questionne et reste à questionner, entre disparitions, réaffleurements et transformations.
La notion de « grand détournement » – déjà évoquée dans le premier temps d’exposition – trouve dans Damien et P. Nicolas une dimension protocolaire qui permet de développer tout en l’élaborant une autre manière d’appréhender la mise en exposition, la création et le statut des œuvres et la place de l’artiste et de son intention. Elle met ainsi en lumière une forme de polyphonie artistique qui trouve une continuité dans le corps social pluriel et séquencé qu’est Ludovic Chemarin© et en exergue l’espoir d’une inaliénabilité dans l’altérité.
(Texte issu du dossier de presse)
Une affiche Programme proposant un extrait de la biographie Total Recall est téléchargeable ici.
La liste des pièces visible est téléchargeable ici.
Les photographies sont d’Aurélien Molle, © Les Tanneries – Centre d’art contemporain, Amilly.